
Thierno Alassane Sall, figure emblématique de la scène politique sénégalaise, s’est récemment illustré par une critique acerbe du projet gouvernemental visant à supprimer le Conseil économique, social et environnemental (CESE) et le Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT). Ce revirement soulève des questions sur la cohérence de son discours et met en lumière la complexité de la gouvernance, où l’art de critiquer semble parfois plus aisé que celui de proposer des solutions concrètes.
Thierno Alassane Sall est une figure bien connue de la critique politique au Sénégal. Il a de nouveau exprimé son mécontentement lors de l’émission « Objection » de Sud FM. Il a vivement critiqué le projet de loi du gouvernement de supprimer le Conseil économique, social et environnemental (CESE) ainsi que le Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT), qualifiant cette initiative de « provocation » politique. Pour lui, cette manœuvre aurait pour objectif de préparer le terrain à une éventuelle dissolution de l’Assemblée nationale.
Cependant, il est surprenant de voir Thierno Alassane Sall adopter un tel positionnement, lui qui dénonçait auparavant avec véhémence le train de vie excessif de l’État. Aujourd’hui, il se pose en défenseur des institutions qu’il décrivait jadis comme superflues et coûteuses. Le CESE, une institution consultative sans pouvoir législatif direct, et le HCCT, chargé de renforcer la gouvernance locale, sont soudainement devenus à ses yeux des piliers incontournables de la République. L’idée de supprimer le CESE et le HCCT semble lui donner des sueurs froides. Mais n’était-ce pas lui qui clamait haut et fort l’indécence du train de vie de l’État ? Voilà qu’aujourd’hui, la rationalisation budgétaire devient un acte de trahison, un scandale, une « provocation ». Peut-être que la sagesse consiste à ne rien faire du tout, à observer et critiquer sans jamais proposer. Après tout, dans un monde où chaque action est risquée, l’inaction semble être la seule voie sûre vers la perfection.
Ce que Thierno Alassane Sall démontre, c’est qu’il est toujours plus facile de critiquer que de gouverner. Gouverner implique de faire des choix difficiles, souvent impopulaires, mais essentiels pour l’avenir du pays. La suppression d’institutions coûteuses, même si elles ont une importance consultative, peut être vue comme un acte de bon sens, surtout dans un contexte où la rationalisation des dépenses publiques est devenue une nécessité urgente.
Dans sa quête perpétuelle de la vérité absolue, Thierno Alassane Sall nous éclaire enfin sur un principe fondamental : pourquoi tenter quoi que ce soit si l’on n’est pas certain de gagner ? Après tout, pourquoi respirer si l’air n’est pas garanti à 100% pure ? Son discours, pourtant empreint de la plus grande « sagesse », semble omettre un petit détail : pour gouverner, il faut une majorité. Mais bon, pourquoi s’embarrasser de ces petites réalités quand on est doté d’une science infuse ? Pour Thierno Alassane Sall, toutefois, la critique semble toujours être l’option la plus sûre. Pourquoi prendre le risque de proposer des solutions quand on peut se contenter de dénoncer ? Pourquoi engager des réformes nécessaires mais délicates, quand il est tellement plus confortable de pointer du doigt les échecs des autres ? Ce qu’il semble oublier, c’est que l’histoire n’est pas faite par ceux qui disent « non » à tout, mais par ceux qui prennent le risque d’agir, même sans garantie de succès.
En fin de compte, la suppression du CESE et du HCCT, loin d’être une provocation, pourrait bien être une étape vers une gouvernance plus efficiente et plus en phase avec les aspirations des citoyens. Thierno Alassane Sall, dans son rôle de critique perpétuel, manque peut-être une occasion précieuse de participer à une véritable réflexion sur l’avenir institutionnel du Sénégal. Car au-delà des critiques, c’est dans l’action que se construisent les grandes nations.
Quant à la situation financière laissée par le pouvoir de Macky Sall, elle est marquée par un endettement élevé, des déficits budgétaires persistants, et une pression croissante sur les finances publiques. Les emprunts massifs pour financer les infrastructures qui n’ont d’effets de leviers sur a structure économique du pays, combinés à une gestion parfois laxiste des dépenses publiques, ont conduit à une situation où le service de la dette absorbe une part importante des ressources nationales. Pour éviter une crise économique, des mesures drastiques sont nécessaires : réduction des dépenses non essentielles, réforme fiscale, et une meilleure gestion des ressources publiques. Ces actions sont indispensables pour restaurer la viabilité économique du pays et éviter une spirale d’endettement incontrôlable. Seul un redressement rigoureux peut permettre au Sénégal de retrouver une stabilité financière durable. C’est à cette tâche que s’attelle le gouvernement dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko, sous la direction du Président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
Mais après tout, pourquoi s’embarrasser de ces détails techniques quand on peut continuer à cultiver l’art de la critique sans risque ? Thierno Alassane Sall semble préférer la position confortable de l’observateur inactif. Car après tout, il est bien plus facile de se poser en grand sage et de distribuer les leçons que de se salir les mains dans le dur labeur du redressement économique. Peut-être que la « science infuse » de Thierno Alassane Sall finirait par nous expliquer comment sauver un pays uniquement avec des mots, sans jamais passer à l’action.
Éditorial publié dans le quotidien Yoor Yoor Bi de ce jour 3 septembre 2024
