Le souverainisme structurel

Le Premier ministre Ousmane Sonko a dévoilé aujourd’hui un ambitieux plan de redressement économique et social qui s’inscrit dans la « Vision 2050 » du Président Bassirou Diomaye Faye. Cette démarche, loin de tomber du ciel selon ses propres termes, est une réponse à l’héritage économique calamiteux légué par le régime de Macky Sall, marqué par un déficit public réel de 14 % et une dette atteignant 119 % du PIB, largement sous-estimés par l’ancien gouvernement.

Redresser l’économie par une approche souveraine

La phase, dite de « Redressement », couvre une période initiale de trois ans. Elle vise à établir une vision commune, mobiliser l’ensemble des citoyens et poser les bases solides nécessaires à une transformation profonde du pays. Ce premier cycle comprend des réformes fondamentales portant sur les institutions, la justice, la décentralisation, ainsi qu’une profonde réorganisation économique et sociale. Le Premier ministre insiste particulièrement sur la nécessité d’une gestion transparente, soulignant que les Sénégalais doivent connaître l’ampleur réelle des défis pour y faire face efficacement.

Les mécanismes de financement proposés privilégient les ressources endogènes afin de garantir la souveraineté économique nationale. Le gouvernement table notamment sur la mobilisation de ressources domestiques, telles que la collecte rigoureuse des dividendes des entités publiques, la renégociation de contrats stratégiques dans les secteurs miniers, et une meilleure exploitation de l’épargne nationale et de la diaspora. Ce plan exclut toute aggravation de la dette publique, misant plutôt sur des financements complémentaires internes sans recours excessif à l’endettement extérieur.

Un engagement social fort

Sur le plan social, l’ambition du gouvernement est clairement affirmée : améliorer significativement la qualité des services sociaux de base, notamment en matière de santé, d’éducation, de logement, d’accès à l’eau et à l’électricité. Le soutien aux ménages les plus vulnérables est renforcé par des mesures telles que les bourses de sécurité familiale et la baisse ciblée des prix des denrées alimentaires. La création massive d’emplois, notamment pour les jeunes et les femmes, figure également parmi les priorités explicites du plan.

PASTEF doit jouer un rôle central dans la mise en œuvre réussie de ce plan en assurant une mobilisation constante des citoyens, une vigilance accrue face à toute tentative de dérive et un soutien sans faille aux initiatives gouvernementales alignées sur ses idéaux de souveraineté économique et sociale. Son groupe parlementaire doit particulièrement pousser pour garantir que le gouvernement aille au bout de la logique du plan, en exigeant transparence, rigueur et efficacité dans l’exécution des réformes annoncées, tout en veillant à ce que les promesses sociales et économiques se traduisent concrètement dans la vie quotidienne des Sénégalais.

Le souverainisme structurel en actions

Le plan de redressement présenté par le PM Ousmane Sonko peut être perçu comme un ajustement structurel débarrassé du consensus de Washington (licenciements massifs, démantèlement de l’État, désarmement douanier, baisses d’impôts iniques, privatisations excessives). Au contraire, ce plan réaffirme le rôle stratégique de l’État, renforce considérablement l’État social, consolide la souveraineté nationale et mise résolument sur un développement endogène, en rupture avec les modèles traditionnels imposés par les institutions internationales. Ce modèle pourrait être qualifié de « souverainisme structurel », une démarche qui place au centre la souveraineté économique et sociale comme leviers essentiels d’un développement durable et autonome.

Ce plan constitue ainsi une réponse concrète à l’appel pour une souveraineté économique réelle, rompant avec les dépendances externes pour orienter le Sénégal vers un modèle de développement autonome et durable.

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Auteur : Félix Atchadé

Je suis médecin, spécialiste de Santé Publique et d’Éthique Médicale. Je travaille sur les questions d’équité et de justice sociale dans les systèmes de santé. Militant politique, je participe à l'oeuvre de refondation de la gauche sénégalaise.

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