
Le Sénégal a changé. Le peuple a exprimé sa volonté de rupture en portant à la tête du pays le Président Bassirou Diomaye Faye. Son élection symbolise une révolution démocratique, citoyenne et populaire, un rejet clair des abus du passé et un engagement en faveur de la justice, de la transparence et des libertés fondamentales. Pourtant, certaines pratiques archaïques persistent, menaçant de ternir l’image de cette révolution et de ralentir l’élan du changement.
L’arrestation injuste de Dr Lamine Diedhiou, alias Dingass Timboli, en est l’illustration la plus récente et la plus inquiétante. Ce citoyen engagé, enseignant-chercheur au Québec et militant écologiste, a été arrêté dimanche et déféré à Ziguinchor simplement pour avoir refusé que les ordures de la ville soient déversées dans son village natal de Tobor. Il est pourtant un homme respecté, un intellectuel reconnu qui présente toutes les garanties de représentation. Rien ne justifie son arrestation. Encore moins sa détention.
Nous ne pouvons pas laisser passer cela. Monsieur le Président Bassirou Diomaye Faye, Monsieur le Premier Ministre Ousmane Sonko, nous vous demandons d’agir. Justice doit être rendue ! Dingass doit être libéré !
Une police et une justice qui ne sont pas encore au diapason du changement
Pourquoi la police, la gendarmerie et la justice sénégalaise fonctionnent-elles encore comme si nous étions sous l’ancien régime ? Alors que nous avons tourné la page des abus et des répressions arbitraires, certaines pratiques d’un autre âge persistent et semblent vouloir défier la volonté populaire.
Ce que vit Lamine Diedhiou n’est pas une simple bavure, c’est un test pour notre révolution. Si aujourd’hui, un citoyen peut être arrêté juste pour avoir défendu son village contre ce qu’il perçoit comme une catastrophe écologique, alors cela signifie que certains segments de l’État refusent encore d’accepter la rupture démocratique que nous avons choisie.
Comment expliquer qu’au moment où nous voulons reconstruire une police républicaine, celle-ci s’emploie encore à réprimer des citoyens pacifiques au lieu de les protéger ? Comment comprendre qu’une justice qui doit être indépendante se plie encore à des logiques de persécution héritées de l’ère coloniale ?
Général Jean-Baptiste Tine, ministre de l’Intérieur, et Monsieur Ousmane Diagne, ministre de la Justice, vous avez la responsabilité de donner des instructions claires sur le droit des citoyens à manifester, à s’opposer pacifiquement et sur le comportement des forces de l’ordre dans ces cas. Nous attendons de vous des décisions fortes pour mettre fin à ces pratiques.
Un acte qui vise à ternir l’image de notre révolution
Les pratiques comme l’arrestation de Lamine Diedhiou ne sont pas de simples dysfonctionnements administratifs. Elles traduisent un refus assumé du changement et une volonté manifeste de discréditer la rupture politique que nous avons engagée. Derrière cet acharnement contre un militant communautaire et écologiste, il y a une tentative d’affaiblir la dynamique populaire qui a conduit à l’alternance, comme pour dire aux Sénégalais que rien n’a changé et que le système reste intact.
C’est une mise à l’épreuve de notre révolution. Si nous nous laissons faire, d’autres abus suivront, et l’espoir né du 24 mars s’effritera peu à peu. Lamine Diedhiou doit être libéré, non seulement parce que son arrestation est arbitraire, mais aussi parce que son maintien en détention enverrait un signal désastreux. La révolution que nous avons portée exige que la justice et la police tournent définitivement la page des pratiques autoritaires. Ignorer cet enjeu, c’est affaiblir la crédibilité du changement que nous avons voulu. Il est temps d’agir.
